J'ai pensé que ce post serait le plus à sa place là où on s'intéresserait à l'ingrédient principal, plutôt qu'au bistro, car il s'agit de ce qu'on nous met dans l'assiette, et de l'information des mangeurs concernés là où la viande est le sujet principal, mais si l'administration souhaite déplacer je comprendrai.On a parfois des os de poulet qui cassent quand on veut prendre un patte au service, et puis on est embêté avec cet os qui casse, ou ce pilon imprésentable.
L'os cassé est un signal qui mine de rien révèle des soucis autres que mécaniques.
Ces poulets très petits de 56 jours aux pattes cassantes, souvent en promo par lots, c'est non pas que "la croissance n'est pas finie", mais c'est qu'ils sont sélectionnés de telle sorte qu'elle ne peut se faire. Bon, mais j'ai ma viande. Oui, mais ce problème là en tire d'autres, de santé (la nôtre cette fois), à sa suite.
La critique est facile, j'ai mangé des kilos de poulet mou... à pas cher. C'est vrai la critique est facile, mais ne pas savoir était plus facile encore. Je souhaitais partager mes découvertes faites ces derniers 10 ans, parce que au final, on paye au prix fort l'économie apparente d'un ou deux bidoux : et pour combien de temps est-il, ce crédit à tiroirs, et combien de tiroirs"surprise" encore à s'ouvrir ?
Les points que je vais développer font comme une cascade de dominos :
en résumé : est-ce un aliment sain et sinon quels effets (pour le poulet/pour le mangeur/ pour la médecine / pour l'économie ?- des animaux entassés dans des conditions de concentration poussant loin le stress et les limites de la santé
- donc saturés de médicaments autant que leur courte vie leur permet sans qu'ils aient le temps de faire de tumeurs
- cela implique automatiquement que notre propre environnement soit chargé de médicaments ...
- et les bactéries et autres pathogènes qui nous menacent ordinairement savent donc de mieux en mieux se défendre contre eux (ce qui risque de nous amener des problèmes plus graves que le prix du poulet en spécial)
- outre ce problème de pollution sanitaire, international, un autre problème international est économique : cela détruit de bons élevages et de bonnes races de poulet, saines, dans les pays moins "développés" : le mauvais poulet chasse le bon tout en nuisant aux petites et moyennes entreprises locales. Et en introduisant des intoxications alimentaires dans les familles de M. Toulemonde de ces pays (d'un poulet deux coups, nuisance économique et sanitaire à la fois...).
Après la critique, il y a l'action... Les "économies " qui me mènent au surendettement sanitaire et (oh ironie) économique, merci bien. Les entreprises adorent les "actions": je me suis dit (en plus de la "frouille" pour ma santé) un billet de banque même petit, c'est mon bulletin de vote du quotidien, et celui-là, à efficacité garantie.Alors voyons voir, pourquoi "il y a un os" (qui casse). Ce sont des animaux dé-réglés de façon à survivre à leurs conditions d'élevage également dénaturées : traduction, pour une croissance musculaire accélérée, que les os ne peuvent suivre (les os c'est trop long à faire ; tous ces jeunes osseux maigrichons et longilignes dans toutes les espèces de la terre, chiens, chats, humains, chevaux, marsupilami et j'en passe, quelle perte de temps !). Ajoutons y un grand confinement donc pas de déplacements ou quasi. Ok, c'est encore un problème"mécanique" apparemment... plus pour longtemps.(je saute par dessus le fait que c'est vivant et sensible aux émotions, cf. les éthologues, et que ça peut être élevé autrement... ce n'est pas le sujet. Quoique.)
Les animaux sélectionnés pour une très forte croissance, et a fortiori de 80 jours, présentent une certaine proportion d'individus incapables à 2 mois de marcher, bloqués à terre, leurs membres trop déformés d'arthrose, ou ne pouvant plus porter leur masse (trop douloureux). Voire cassés par l'effort. C'est pour la bonne cause, le rendement, et de la viande pour tous. On nous met ça à crédit, hein, chut faut pas le dire. La c'est juste les poulets qui "payent". Mais je n'ai pas encore abordé la vraie facture qu'on paye.
Je n'ai pas choisi les images les plus crues, je reste dans l'évocation pudique...
Des voix interrogent si c'est un aliment suffisamment sain à manger. Densité de peuplement au sol... au sol signifie entassés dans un hangar qui ne sera nettoyé de sa litière qu'à l''exécution des animaux), qui respirent des ammoniaques et des poussières, qui picorent dans les fientes en permanence, et sont fragilisés par les conditions inhum...ingallinesques de leur vie : résultat il faut des médicaments pour éviter les "pertes" . La croissance dystrophique induit des troubles musculo-squelettique. Les déplacements très restreints par la surpopulation (et par la prostration et les stéréotypies et autres joyeusetés du fait du stress - pour situer, l'intelligence et à la sociabilité des volailles sont présentement jugées comparables à celles des chiens) aggravent les effets de la disproportion et de la dé-synchronisation de la croissance musculaire par rapport à la croissance osseuse.
Enfin ces animaux ont une chair non seulement saturée de stress. Tous ceux qui ont des poules savent comme ça les fait tomber malades comme qui rigole (même des poules choyées avec liberté et mots gentils). Donc, chair saturée de stress qui abime.
Donc aussi animaux sélectionnés pour supporter des traitements antibiotiques et autres pesticides sans en crever....
... ni avoir le temps de développer des tumeurs ou des infections(du moins dans le délai imparti, une poule normale vivant 8 à 12 ans, ça donne la mesure de ce qui peut se faire en 3 mois) . Ceux qui ont fait l'expérience d'adopter des pondeuses de réforme (plus d'un an et trois mois environ) pourront témoigner de la fréquence de ces atteintes et de la faible longévité (4 à 6 ans dans le meilleur des cas) de ces animaux, sélectionnés non pour leur viabilité mais pour produire le maximum de poids avec le minimum d'aliment.
J'ai, surtout, eu l'occasion de discuter avec un véto d'élevage des soucis que j'ai eu avec des produits "prévus pour", du fait que mes poules sont de souche ancienne.
Il me l'a dit un peu entre ses dents, mais en clair, mes animaux "non dénaturés" ne sont pas plus que les faisans sauvages aptes à supporter des produits phytosanitaires mêmes relativement doux sans que quelques uns en pâtissent (et j'élève en quasi bio...), et d'autant que eux sont censés vivre 8 à 20 ans....
En clair les poules normales sont rendues malades par les médicaments usuels en élevage industriels sur les poules selectionnées.Or , je fais un petit hors sujet mais en apparence seulement, aujourd'hui on pointe de plus en plus l'importance sur notre santé, à long terme, non pas des "doses inoffensives", mais du risque présenté par une exposition à des doses minimes, mais régulières. Et le poulet aux os cassants,c'est du poulet confiné, médicamenté, et on mange des "doses minimes" de résidus dans leurs chairs ...donc exposition régulière...
L'exposition à doses minimes mais dans le long temps (comme en mangeant sa viande ordinaire), que ce soit sur le végétal (polémique sur le roundup et les tumeurs cancéreuses) la cosmétique (crèmes de jour) ou les éleveurs de dindons (qui se retrouvent avec des intestins incubateurs de staphylocoques antibio-résistants malgré leurs masques et combinaisons leur évitant de toucher les produits...) est une chose.
Les normes de résidus, fixées
avant ces interrogations (sur la place publique) sur ces "doses minimes", et
qui sont toujours en vigueur sont une autre chose...ou pas.
Bien, les antiparasitaires, que je ne dois surtout pas avoir en contact avec ma peau dit la notice, efficaces 3 mois sur mon chat... bizarre, sur du boeuf de boucherie, là, on peut l'abattre après 4 ou 6 semaines pour "ne pas dépasser les résidus autorisés". Alors les "résidus acceptables", après 30 ans de mangeage de viande ... et maintenant qu'on découvre les "effets à long terme des doses minimes mais avec exposition régulière"... ça questionne sur ce qu'on doit acheter pour faire la "bonne" économie.
Je n'en sais pas assez pour juger de la pertinence du lien entre facteurs de croissance cellulaire et cancer, de plus savants que moi la pointent, mais sur les résidus de médicaments, il suffit de tomber un peu dans les dossiers de médicaments humains (accessible à chacun sur le net), et de comparer avec les délais entre administration à l'animal et passage en boucherie pour remarquer qu'il y a comme des... incohérences (je pense au chloramphénicol ou à l'ivermectine, je suis tombée sur les dossiers humains en cherchant à me renseigner sur l'usage des médicaments pour mes poules...) j'imagine que le reste est à l'avenant.
C'est aussi le cas bien sûr des volailles de "plein air" non bio, mais sans le confinement tout le jour sur les litières il y a moins d'exposition aux médicaments (et il leur faut moins de médicaments pour endurer les conditions). Les déplacements améliorent la qualité de chair (et de vie) déjà sans comparaison gustative grâce à l'herbe, et si le prix est plus haut -pas tant que ça non plus, le rapport qualité-prix, pour une nourriture santé pour nous, mérite d'y regarder à deux fois. Ah, et pour le côté "mécanique" qui est la partie émergée de l'iceberg eh bien les chocs de la marche, de la course, solidifient les os, par ailleurs (microfractures consolidées en permanence).
Si j'ai eu l'occasion de manger du lapin d'élevage, et de manger un jeune lapin chassé, dans le premier cas, tu brises l'os avec tes dents, dans le second, bin... c'est l'inverse. Le goût , aucune comparaison non plus. (parenthèse, lapines d'élévage : conditions de vie telles que 25% de mortalité... j'ai arrêté le lapin bien que j'en raffo...lâsse, je n'en trouve que de batterie, juste pour raison de souffrance animale, avant de savoir comment on les "fait tenir" et du coup de qu'on nous "fait avaler" comme résidus).
Bref en ce qui me concerne je n'achète plus ces viandes : le fait que l'os casse n'est que la partie évidente du problème, mais surtout c'est un révélateur sanitaire.
Au delà encore, il y a un problème géopolitique ; les poulets de moins d'un kilo, non "vendables", sont expédiés en Afrique, congelés, mais où la chaîne du froid est souvent plusieurs fois brisée. La mauvaise monnaie chasse la bonne, ces carcasses à prix cassés et déjà plumées et vidées brisent les éleveurs locaux et font s'effondrer des élevages pourtant supérieurs à tout autre point de vue (mais un peu plus chers). Avec des faillites d'entreprises pourtant saines. Accessoirement, les poulets de 45 jours pluridécongelés éradiquent de ce fait les races adaptées au climat... etc. Et puis bien sûr rendent malades le papa la maman et les enfants africains quand la chaîne du froid a été brisée. C'est fou tous ces "détails" à partir d'un os qui casse et de l'économie de 2 bidous et ce que peut mon vote avec mon petit billet. Ou pas.
Alors, les Africains riches qui peuvent financièrement... ou bien des investisseurs...importent des "hangars d'élevage moderne", puis aussi les oeufs à incuber qui pourront survivre dans ces conditions (copyrighté et fournis aussi avec l'aliment de l'agrobusiness, et les désinfectants, et les médicaments, toussa toussa, et le crédit), oui mais voilà, à partir de 35° ce n'est pas pareil une poule, surtout sous la tôle beaucoup moins adaptée là bas, et ... ga bu zo meu.
Les législateurs, les personnages politiques (je ne parle que d'assiette) ne mangent et ne nourrissent leurs enfants que de bio paraît-il.
Il faut bien que tout le monde mange, les pauvres aussi, on est en démocratie. Il faut bien que les pauvres mangent de la viande, une viande accessible, on ne va pas interdire ça. C'est assez bon pour eux.
Il faut bien que les pauvres mettent leurs enfants au travail on ne peut pas rendre l'école obligatoire, disait-on le siècle passé.
La critique est facile, et l'action n'est pas toujours si difficile. Un peu bien sûr, mais tout bien pesé, pas envie de me laisser faire mettre...dans l'assiette... Mon bulletin de vote est en papier monnaie, puis j'ai décidé, oh, il n'est pas gros, j'ai décidé de manger santé.
Chaque fois que j'achète quelque chose, en fait, je vote pour ce que j'accepte.